Ouazzani Chahdi: «Ce n‘est qu’une minorité qui nuit à l‘Islam»

Abdelaziz Hayoun
 Abdellah Cherif Ouazzani Chahdi DR
Abdellah Cherif Ouazzani Chahdi DR

Le penseur et écrivain Abdellah Cherif Ouazzani Chahdi dévoile, à Maghreb1, le contexte et la portée de sa nouvelle publication «L’Islam en otage», où il traite, avec analyses et arguments à l’appui, les valeurs nobles de l’Islam, en réponse à ceux qui instrumentalisent la religion à des fins extrémistes, politiques et idéologiques.

 

Maghreb1: Quel est l’objectif de cette parution qui touche à des questions d’actualité? et qui ciblez-vous par le contenu de votre livre?

 

Cherif Ouazzani Chahdi: Le livre «L’Islam en otage», écrit en langue française, met la lumière sur les réelles valeurs de tolérance de l’Islam, en réponse aux extrémistes de tout bord. En effet, certains voient en l’Islam un moyen d’accéder au pouvoir, à l’argent et au prestige, alors que d’autres le considèrent comme un danger pour eux, pour leurs ambitions politiques et leurs convictions idéologiques, en raison de l’éthique de cette religion, qui se base sur le pacifisme, la paix, la sécurité spirituelle, le bon comportement, l’équité, le juste milieu et la tolérance.

Je pense que le monde en général, et le monde islamique en particulier, se trouve devant un double dilemme, d’un côté une mouvance qui s’accapare le champ religieux, parle en son nom, l’instrumentalise en faisant des interprétations erronées des textes religieux pour justifier des actes odieux et un comportement déphasé, et de l’autre côté, un autre courant de pensée qui accuse l’Islam de violence, prétendant que ses textes comportent des messages violents et belliqueux, et qui cherche à le vider de sa substance et de son essence.

 

Si ceux qui nuisent à l’Islam sont une minorité, est-ce-qu’ils impactent tant son image?

 

En effet, ceux qui nuisent à l’Islam ne représentent qu’une minorité devant une majorité modérée, mais silencieuse. Il est ainsi du devoir des penseurs, des prédicateurs, des oulémas et des chercheurs, aujourd’hui plus qu’auparavant, de défendre l’Islam, et de contrecarrer toutes formes d’extrémisme et de violence afin de véhiculer l’image réelle de l’Islam, religion qui bannit la haine, la violence, l’extrémisme, la discrimination et le racisme.

Cet ouvrage est d’actualité face à l’émergence de certaines voix dissonantes qui portent préjudice à l’Islam et aux musulmans. Défendre l’Islam est la responsabilité de tous, et cet ouvrage est un cri de détresse et un appel afin de fédérer les forces intellectuelles autour de l’Islam, devenu actuellement la cible de ceux qui ignorent ses dimensions humaines nobles et le limitent aux comportements de certains, très éloignés des principes de l’Islam.

Jusqu’à quel point le contenu du livre «L’Islam en otage» peut-il être considéré comme un outil épistémologique et académique pour refléter l’image réelle de cette religion?

 

Cet ouvrage, préfacé par le chercheur et écrivain Hassan Aourid, analyse et répond de manière scientifique solide à certaines problématiques. Il les déconstruit en mettant en avant le contenu de l’Islam réel et sa dimension modérée, éthique et de juste milieu, pour mettre fin à ceux qui nuisent à cette religion en véhiculant des images sombres et erronées, et dénaturent délibérément la vision de l’Islam concernant des questions sociétales et sociales, contrairement à ce que prône l’Islam, religion basée sur l’équité et le dialogue, qui défend le faible et rend justice.

 

Pour quelle raison le livre est-il paru en français et non en arabe?

 

La parution du livre en langue française était un choix afin d’élargir les possibilités de communication avec les non musulmans, pour leur permettre de connaître l’Islam réel de manière scientifique et épistémologique, réfuter plusieurs inexactitudes qui ne sont aucunement liées à l’Islam mais font plutôt écho aux pratiques de certains «pseudo-musulmans», et répondre aux clichés et divisions stériles véhiculées sur l’Islam par certains, par erreur et ignorance, ou sur la base d’autres considérations délibérées et préméditées.

 

Vous avez titré votre ouvrage «L’Islam en otage». Qui prend l’Islam en otage?

 

L’Islam actuellement est l’otage de pensées chauvines et de discours abjects émanant de ceux qui portent sur l’Islam une vision condescendante, réductrice ou erronée, qui s’en méfient, le critiquent et le considèrent comme une religion d’extrémisme et de terrorisme, et ont souvent des prises de position sur fonds idéologiques. D’autres portent atteinte à l’Islam par des comportements qui n’ont rien à voir avec cette religion. L’Islam, in fine, est malheureusement prisonnier et otage de ces interprétations négatives.