Ain El Fouara, l‘inspiratrice des écrivains

Par Narjiss Naji
Ain El Fouara DR
Ain El Fouara DR

Depuis qu’elle se tient en reine des lieux à Sétif (ville située à 300 km à l’est d’Alger), la fontaine d’Aïn El Fouara a inspiré créateurs, poètes et écrivains... Des artistes du monde entier l’ont dessiné alors que les visiteurs de Sétif ne manquent jamais de la prendre en photo souvenir. 

Cette statue, dénommée la mariée de Sétif, se situe au centre de la place L’Indépendance et représente l’un de ses monuments historiques importants de la ville.

La fontaine d’Aïn El Fouara fait couler l’eau, puisant dans quatre sources d’eau des plus douces de la ville. La scène est particulièrement merveilleuse. 

En effet, la sculpture toute belle représente une femme nue en pierre blanche et en albâtre, debout au sommet d’un rocher de près de deux mètres de haut. 

La statue a été construite au XIXème siècle (plus précisément en 1898) par le franco-italien, Francis Saint Vidal, l’ayant sculpté pour participer à l’exposition internationale de sculptures au Musée du Louvre, en France, à l’occasion du centenaire de la tour Eiffel.

D’après un expert en restauration de monuments archéologiques, un artiste a pu restaurer cette statue et à lui restituer intégralement ses caractéristiques historiques, mais en prenant le soin de supprimer des adjuvants étranges qui ont été ajoutés lors des deux restaurations de 1997 et de 2006, et ce dans un souci de préserver son authenticité.

 

L’histoire de l’arrivée de la nymphe à Sétif

 

Dans plusieurs versions, les Algériens se transmettent les récits sur l’arrivée de la sculpture d’Ain El Fouara dans la ville de Sétif, ou comme certains aiment l’appeler la nymphe de Sétif.

Des récits à ce propos disent que le gouverneur militaire de Sétif est tombé sous le charme de la statue lors de sa participation à une exposition de sculptures au Musée du Louvre.

L’officier demanda au sculpteur de l’offrir à Sétif pour en faire une fontaine monumentale.

La statue va faire l’objet d’un voyage légendaire, selon les historiens. Elle a d’abord été acheminée par train jusqu’au port de Marseille (sud de la France), puis par bateau jusqu’au port de Skikda (500 km) dans l’est de l’Algérie. La «promise» a été transportée à Sétif dans une carrosse par des chevaux pur-sang et gardée par une constellation de soldats français arborant les plus beaux uniformes.

Le voyage aura duré dix jours. Le gouverneur militaire et les dignitaires français de la région qui attendaient l’arrivée du convoi, impressionnés par la finesse de la sculpture, ont suggéré qu’elle soit placée au-dessus de la source de l’eau «Aïn al-Fouara».

Selon d’autres témoignages, la sculpture représentait la maîtresse d’un souverain français. S’étant rendu compte que celle-ci épousa quelqu’un d’autre, le roi demanda qu’on lui réalise une sculpture et qu’on la mette au-dessus d’une source d’eau, pour perpétuer son amour pour elle, qui continuera de couler à jamais comme le ruissellement de l’eau de source.

Repaire pour les passants, source d’eau pour les assoiffés

 

Pendant de nombreuses années, Aïn al-Fouara a été une halte pour des centaines de voyageurs, qui s’y arrêtaient pour se reposer, étancher leur soif et effectuer des ablutions pour accomplir leurs prières.

Mais cela n’a pas été du goût du gouverneur français de l’époque, ce qui lui fit demander au sculpteur François de Saint Vidal de sculpter une statue de femme nue, afin qu’il la place au-dessus de la source, une manière de heurter la pudeur des fidèles en vue de les éloigner de cette place névralgique du centre de la ville.